jeudi 14 juillet 2011

Accidentellement foutu

Elle aurait pu faire de moi intestin frit ou danseuse en tutu.
son cri retentissait partout, ses larmes le caniveau des rues
dehors les hivers loups chassaient et hurlaient.
Il n'y avait qu'à tordre le cou, pour s'y sentir.
J'éructais, jubilais, le coran de tonneries qui grondaient.
La foi aux poumons rassis d'un chœur las,
les doigts pourris, clapotant d'ardeurs tiédasses.
J'étais l'ombre de moi-même.
J'étais à l'ombre de moi-même.
Et rien n'y pouvait plus, parce que j'y pensais.
Je te disais "l'antenne télé est foutue,
décroche le pigeon qui s'est posé dessus,
il chie sur la toiture de mon cerveau si laid."
Rien n'y pouvait plus, quand je te parlais
et toi encore moins, jamais tu n'y étais.
Tes articulations sonores étaient brouillées
la friture puait jusqu'au lecteur CD.
C'est pas de la musique ça
la communication basique a capella.
J'y comprenais rien et toi encore moins.
Jamais on y serait.
On pouvait user la surface des magasins
des kilomètres de bouffe au supermarché du coin,
tu baisais tous les connards passant
du coin de l'oeil, le cul appétissant
de leur caddie pressé, ton ventre appétant
les courses d'un chantier de vie
qui se termine en retard, vile connerie.
Mon choix s'était fait au hasard
sur toi que j'aurais dû crâmer
les pieds devant, la bite en saint-bernard
l'escarcelle vide aux poils ébouriffés.
L'épisodique quotidien d'un cycle frustrant
ou tu détournes autour
et moi qui tourne à l'humour
des mots qui se voulaient aidant.
C'était la liberté entre quatre murs
la solidarité s'écrasant sur ma figure
comme les barreaux d'un taudis épais.
Salope, geôlière, c'est comme ça que je te hais.
C'est comme ça que je te haimes.
T'aurais pu faire de moi ce que tu voulais.
Et au lieu de ça, je pointe pour une biture.
Files moi les clés de ta voiture,
il est temps que je te sème.