mercredi 3 août 2011

Etc.

Ya des trajets pas très nets dans les recoins de son esprit. Des virages à la con qui n'en finissent pas, et les lignes droites qui sont comme autant de points.
Alors quoi ? faut se demander ce qui cloche. Question pour le moins débile, puisque tout cloche. C'est d'ailleurs comme si son univers déconnait à temps plein et n'était qu'un vaste foutoir référentiel.
Les concepts de temps, d'espace et d'incarnation ne sont qu'une sorte de foutaise. Rien de plus logique en soi, dès lors, qu'il n'agisse pas de la façon qu'on attend de lui.
Le truc le plus tordu, d'ailleurs, c'est qu'il ne sait même pas à quoi s'attendre de lui-même. Comme s'il n'était pas vraiment le directeur technique de la régie qui lui sert de centre de décision.
Nan, lui il reçoit juste les mémo qui l'informent en temps réel de ce qui se passe dans sa vie en dents de scie.

Faut pas croire, mais un truc comme ça, à la longue, ça use. Puis ya un moment où il se dit qu'il en plein le cul et il fait la grève de la décision.
Il se pose donc, et regarde les évènements défiler. Il laisse faire.
Bon, c'est pas toujours un bon film, mais les acteurs sont criants de vérité. Et de connerie aussi. De vrais connards.
D'autres fois, il décide de reprendre la barre, s'imaginant de nouveau au poste de contrôle. Le con.
Il agite son volant comme un pilote de formule 1, alors qu'il pédale dans un jouet à roulettes pour 3 à 5 ans.

Évidemment, il à l'air d'un ahuri d'une autre planète. Mais au final, c'est plutôt admirable de le regarder se débattre comme ça. Ya une forme de courage burlesque dans sa croisade contre lui-même. Une infinie tendresse dans ses espoirs mâchouillés de collectivité. Une innocence toute pré-pubère dans sa façon de se gratter les couilles en dévisageant le matin de chaque nouvelle journée. Ou d'enfiler ses chaussettes comme une capote imperméable aux merdes du quotidien.
Admirable.
Et ridicule à la fois.
Au final, en y regardant bien, je me reconnais en lui. Et toi aussi, je te reconnais en lui. Toi aussi. Et toi aussi. Et toi.
Etc.

mardi 2 août 2011

De nos spectres passés.

Rouges. Les incendies éclairs de nos égarements.
Le mainstream d'un robinet urbain déversant ses flots humains.
THINK. Pense en anglais, parle en anglais, rit en anglais.
Chie en anglais.
Les canaux infernaux sous nos pieds tordus d'hébétudes.
Ce tintement qui s'avance aux portes des églises noires.
L'effondrement brutal de notre foi.
C'est le monde anticipé.
Précipité.
Il n'y a pas si longtemps, on aurait ouvert une bouche ronde
et aspiré toute la merde pour mieux la vomir sur le mur.
Mais c'est bien indiqué : "Interdit d'afficher".
Déglutir. Avaler.
Et tout garder en soi.
Être le témoin de son propre viol.
Marquer d'un X le revers de sa paupière et lui dire
de ne plus repasser ici.

Rouges. Les incendies éclairs de nos égarements.
Laisser s'écrouler chaque bâtiment qu'on observe,
parce qu'il est déjà vivant-mort, au-dedans.
Le tumulus marquant le trépas de nos élans.
La crémation de tout ce qui pouvait encore avoir un sens.
Reste seulement alors le meurtre du temps, à perpétrer,
incapables de répondre à cette simple question :
Que faisons-nous là ?

Simplement taire l'incompréhension du langage.
Il n'y a plus de mot qui ne fasse enfler la bouche.
Plus de repère vers lequel s'avancer, la tête droite.
On s'échine à serrer contre sa poitrine
les vestiges de nos spectres passés,
qui finissent par s'évaporer, le regard tourné vers un ailleurs.