mardi 2 août 2011

De nos spectres passés.

Rouges. Les incendies éclairs de nos égarements.
Le mainstream d'un robinet urbain déversant ses flots humains.
THINK. Pense en anglais, parle en anglais, rit en anglais.
Chie en anglais.
Les canaux infernaux sous nos pieds tordus d'hébétudes.
Ce tintement qui s'avance aux portes des églises noires.
L'effondrement brutal de notre foi.
C'est le monde anticipé.
Précipité.
Il n'y a pas si longtemps, on aurait ouvert une bouche ronde
et aspiré toute la merde pour mieux la vomir sur le mur.
Mais c'est bien indiqué : "Interdit d'afficher".
Déglutir. Avaler.
Et tout garder en soi.
Être le témoin de son propre viol.
Marquer d'un X le revers de sa paupière et lui dire
de ne plus repasser ici.

Rouges. Les incendies éclairs de nos égarements.
Laisser s'écrouler chaque bâtiment qu'on observe,
parce qu'il est déjà vivant-mort, au-dedans.
Le tumulus marquant le trépas de nos élans.
La crémation de tout ce qui pouvait encore avoir un sens.
Reste seulement alors le meurtre du temps, à perpétrer,
incapables de répondre à cette simple question :
Que faisons-nous là ?

Simplement taire l'incompréhension du langage.
Il n'y a plus de mot qui ne fasse enfler la bouche.
Plus de repère vers lequel s'avancer, la tête droite.
On s'échine à serrer contre sa poitrine
les vestiges de nos spectres passés,
qui finissent par s'évaporer, le regard tourné vers un ailleurs.

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