La porte voisine, suite au brouhaha que mon mécontentement avait fait naître, laissa apparaître une jeune femme abasourdie par la vision que j'offrais.
Elle laissa échapper un cri et se barricada dare-dare dans sa piaule.
Faut avouer que je m'serais fait peur à moi-même. Par contre, elle aurait pu me jeter un peignoir, s'aurait été plus urbain. Décrétant que je ne pouvais décemment rester planté devant la porte (restait-il une once de décence dans cette situation de merde, vraiment ?), j'amorçais une approche vers l'escalier de secours, faisant une escale de camouflage à chaque plante verte disposée décorativement dans le couloir.
J'avais parcouru plus de la moitié du chemin qui me séparait de l'accès aux niveaux inférieurs lorsqu'un geôlier accrédité par le milieu hôtelier émergea sans crier gare des ascenseurs.
Il ne me vit pas tout de suite, figé que j'étais derrière ma plante.
La respiration bloquée, et aussi immobile qu'une Vénus de Milo, j'aurais pu passer inaperçu si d'autres statues d'hurluberlu à poil et en chaussettes décoraient le luxueux couloir.
Manque de bol, c'était pas le cas.
Le gardien, d'abord surpris, fît un bond remarquable avant de me lancer un méchant regard qui en disait long sur l'appréciation de sa découverte.
J'esquissais un sourire crispé, mais sans succès apparent.
_ Qu'est ce que c'est que cette plaisanterie, monsieur ?!
_ Ça n'a rien d'une plaisanterie. Comme vous pouvez le voir, je ne me marre pas du tout. Vraiment, hein.
J'essayais tant bien que mal de dissimuler mon sexe penaud de mes mains, mais j'avais cette manie irrépressible de faire des gestes, comme les italiens, à chaque fois que je l'ouvrais.
Ça aussi, c'était un truc à la con.
Son regard méchant gagnait d'ailleurs en intensité tandis que mon scrotum se faisait la malle.
_ Vous pouvez m'expliquer ce que vous foutez dans le couloir tout nu ? Je vais appeler les flics, je vous préviens !
_ Ah bin non ! C'est idiot, j'ai euh... entendu un truc derrière la porte et pour rassurer mon épouse, je suis allé voir, mais ça s'est refermé sur moi, pis...
_ Pourquoi votre femme ne vous ouvre-t-elle pas ?
_ C'est qu'elle ne piste pas un traitre mot de français, voyez-vous. Et puis moi, le suédois, ça me laisse un goût de père-noël dans la bouche.
Il ne semblait pas gober mon histoire. Je pouvais pas lui en vouloir, en fait. J'avais juste l'air d'un couillon pervers en liberté.
_ Bon, indiquez moi votre chambre, nous allons voir ça.
Je l'y conduisit, en priant pour que Elke me prit en pitié. Ou en tout cas, qu'elle me laisse entrer, quelle que fût sa raison, dont je me foutais éperdument au vu de la situation. Le maton d’hôtel frappa et demanda qu'on lui ouvre, d'une voix de stentor qu'on aurait privé de lyrisme. Le sas du salut s'ouvrit, laissant Elke apparaitre en peignoir blanc.
_ Madame, cet individu est-il bien votre époux ?
Il me désigna d'un vague geste écoeuré -j'ajoute d'ailleurs que j'en fût meurtri davantage. La grande blonde baragouina un truc à couper à la serpette, mais clairement, ça sentait l'sapin.
Le type me regarda plus furieux que tout à l'heure, si c'était possible.
_ Va falloir m'accompagner, maintenant, monsieur.
_ Ah bin houla...
Mon intégrité allait se jouer sur cet instant crucial. Je devais réagir, et tout de suite. Comme dans les films, et tant pis si la bistouquette prend la fraiche. Je devais sortir la grosse artillerie.
Elle laissa échapper un cri et se barricada dare-dare dans sa piaule.
Faut avouer que je m'serais fait peur à moi-même. Par contre, elle aurait pu me jeter un peignoir, s'aurait été plus urbain. Décrétant que je ne pouvais décemment rester planté devant la porte (restait-il une once de décence dans cette situation de merde, vraiment ?), j'amorçais une approche vers l'escalier de secours, faisant une escale de camouflage à chaque plante verte disposée décorativement dans le couloir.
J'avais parcouru plus de la moitié du chemin qui me séparait de l'accès aux niveaux inférieurs lorsqu'un geôlier accrédité par le milieu hôtelier émergea sans crier gare des ascenseurs.
Il ne me vit pas tout de suite, figé que j'étais derrière ma plante.
La respiration bloquée, et aussi immobile qu'une Vénus de Milo, j'aurais pu passer inaperçu si d'autres statues d'hurluberlu à poil et en chaussettes décoraient le luxueux couloir.
Manque de bol, c'était pas le cas.
Le gardien, d'abord surpris, fît un bond remarquable avant de me lancer un méchant regard qui en disait long sur l'appréciation de sa découverte.
J'esquissais un sourire crispé, mais sans succès apparent.
_ Qu'est ce que c'est que cette plaisanterie, monsieur ?!
_ Ça n'a rien d'une plaisanterie. Comme vous pouvez le voir, je ne me marre pas du tout. Vraiment, hein.
J'essayais tant bien que mal de dissimuler mon sexe penaud de mes mains, mais j'avais cette manie irrépressible de faire des gestes, comme les italiens, à chaque fois que je l'ouvrais.
Ça aussi, c'était un truc à la con.
Son regard méchant gagnait d'ailleurs en intensité tandis que mon scrotum se faisait la malle.
_ Vous pouvez m'expliquer ce que vous foutez dans le couloir tout nu ? Je vais appeler les flics, je vous préviens !
_ Ah bin non ! C'est idiot, j'ai euh... entendu un truc derrière la porte et pour rassurer mon épouse, je suis allé voir, mais ça s'est refermé sur moi, pis...
_ Pourquoi votre femme ne vous ouvre-t-elle pas ?
_ C'est qu'elle ne piste pas un traitre mot de français, voyez-vous. Et puis moi, le suédois, ça me laisse un goût de père-noël dans la bouche.
Il ne semblait pas gober mon histoire. Je pouvais pas lui en vouloir, en fait. J'avais juste l'air d'un couillon pervers en liberté.
_ Bon, indiquez moi votre chambre, nous allons voir ça.
Je l'y conduisit, en priant pour que Elke me prit en pitié. Ou en tout cas, qu'elle me laisse entrer, quelle que fût sa raison, dont je me foutais éperdument au vu de la situation. Le maton d’hôtel frappa et demanda qu'on lui ouvre, d'une voix de stentor qu'on aurait privé de lyrisme. Le sas du salut s'ouvrit, laissant Elke apparaitre en peignoir blanc.
_ Madame, cet individu est-il bien votre époux ?
Il me désigna d'un vague geste écoeuré -j'ajoute d'ailleurs que j'en fût meurtri davantage. La grande blonde baragouina un truc à couper à la serpette, mais clairement, ça sentait l'sapin.
Le type me regarda plus furieux que tout à l'heure, si c'était possible.
_ Va falloir m'accompagner, maintenant, monsieur.
_ Ah bin houla...
Mon intégrité allait se jouer sur cet instant crucial. Je devais réagir, et tout de suite. Comme dans les films, et tant pis si la bistouquette prend la fraiche. Je devais sortir la grosse artillerie.
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